L’IA, risque pour les libertés individuelles et collectives ?

Table ronde : samedi 15 mars à 17h

Salle Proudhon

 

Le développement extrêmement rapide de l’Intelligence artificielle (IA) et la diversité de ses applications rendent disponibles des moyens de connaissance et d’action à la puissance démultipliée, dans des domaines tels que la médecine, la recherche, l’éducation etc.

Cet outil, en fonction de ses objectifs et de ses utilisateurs, peut être mis au service du progrès et du bien commun. Mais il peut aussi l’être dans des perspectives différentes et porter atteinte aux libertés individuelles et collectives et aux droits humains. Soit il peut avoir été sciemment conçu dans ce but, soit son usage aboutit au même résultat, en dépit de la pureté revendiquée des intentions de départ. Les plus grandes menaces semblent résulter de sa montée en puissance.

On peut citer la sophistication croissante des moyens de surveillance, par exemple de l’enchainement technique : caméra-reconnaissance faciale- analyses comportementales- police préventive sur simple suspicion de projet de délit. Dans le même ordre d’idée, les croisements automatiques de fichiers de santé, d’assurance, de passé professionnel, de traces laissées sur les réseaux sociaux ou dans la presse, d’appartenance politique, de conviction religieuse, d’orientation sexuelle ou autre, et y compris la consommation de papier hygiénique dans les toilettes publiques, permettent de tout savoir ou presque, en temps réel, sur telle ou tel.

L’un des résultats les plus éclairants de ces méthodes étant le formatage des comportements individuels sanctionné par la « notation sociale » en usage en Chine, notamment. Un autre, qui n’est pas moindre, la généralisation de l’autocensure par crainte de la surveillance. Ces exemples ne sont malheureusement pas exhaustifs, tant sont grandes la fringale d’informations, la soif de contrôle et l’imagination créatrice de leurs promoteurs.

avec :

Olivier TESQUET, journaliste à Télérama