Nouvelle écrite par Léo RICHARD et Clovis LACHICHE, élèves de 2nde au lycée Louis Pergaud de Besançon (25) – Classe de Mme Cathy Jurado
Sue le thème : « La Nature a-t-elle des droits ?»
Jordan Boutin, professeur de SVT au lycée de Los Angeles, n’était pas un homme ordinaire. Bien qu’il fût un enseignant respecté, il avait une passion secrète qui remontait à ses années de jeunesse : la protection de la nature et, plus particulièrement, celle du fleuve Colorado. Mais ce n’était pas seulement l’aspect environnemental qui le touchait profondément. Non, c’était quelque chose de plus personnel. Il se souvenait des longues soirées passées à jouer à GTA avec son ami TK78, un pseudonyme qu’il n’oublierait jamais. Les deux jeunes hommes avaient passé des heures à parcourir les vastes paysages numériques et, parmi ces panoramas, le fleuve Colorado se dressait comme un symbole de liberté, de majesté et d’évasion.
Il se revoyait, jeune adulte, dans l’appartement qu’il partageait avec son ami, en train de discuter des enjeux écologiques tout en s’évadant dans les ruelles de Los Santos. C’était pendant ces moments que le fleuve Colorado devenait bien plus qu’un simple décor numérique : il représentait un lien, une connexion avec quelque chose de plus grand, de plus réel. Mais le temps avait passé, et Jordan savait que ce fleuve, qu’il avait tant aimé dans ses rêves virtuels, était en danger dans le monde réel. Il avait appris que, depuis des années, le Colorado était asséché, victime de la construction du barrage de Hoover, et que cette merveille de la nature était en train de disparaître lentement mais sûrement.
Un soir, après un cours particulièrement émouvant sur l’importance de la biodiversité et des écosystèmes aquatiques, Jordan prit une décision radicale. Il ne pouvait plus se contenter d’enseigner des solutions théoriques à ses élèves tout en restant spectateur d’un monde qui se détériorait. Il devait agir. C’est ainsi qu’il décida de créer une association pour défendre le fleuve Colorado et lui redonner sa splendeur d’antan. Le nom qu’il choisit fut évocateur : Renaissance du Colorado. Ce nom symbolisait l’espoir, l’idée qu’un changement était possible si l’on unissait nos forces pour sauver ce fleuve emblématique.
Les premières semaines furent difficiles. Jordan n’avait ni les fonds ni la popularité pour créer un véritable mouvement. Mais il était déterminé. Il commença par mobiliser ses élèves, en leur racontant l’histoire de ce fleuve mythique et l’impact qu’il avait sur l’écosystème de tout le sud-ouest des États-Unis. Au fil du temps, les étudiants, ainsi que certains anciens élèves et amis de Jordan, se rallièrent à sa cause. Ils lancèrent des pétitions en ligne, organisèrent des événements de sensibilisation et créèrent des groupes de discussion sur les réseaux sociaux.
L’association grandit rapidement, et bientôt, elle attira l’attention des médias. Le professeur de Sciences et Vie de la Terre, ancien joueur de GTA et fervent défenseur de la nature, devint une figure de proue de la lutte pour la préservation du Colorado. Un an après la création de Renaissance du Colorado, Jordan eut l’opportunité de participer à une conférence mondiale sur l’environnement organisée par l’ONU. C’était une occasion en or de faire entendre sa voix et de convaincre le monde entier de l’importance de cette cause.
La conférence se déroulait à Genève, dans une salle immense remplie de représentants de tous les pays, de scientifiques, d’activistes et de journalistes. Jordan se leva pour prendre la parole. Il n’avait pas préparé de discours officiel, car il voulait que ses mots viennent du cœur. Il se souvenait de cette époque où, avec TK78, ils s’évadaient ensemble dans l’univers de GTA tout en discutant de l’avenir de la planète. À ce moment-là, il sut qu’il fallait que son message soit sincère et puissant.
« Mesdames et Messieurs » commença-t-il, sa voix résonnant dans la salle « le fleuve Colorado est bien plus qu’une rivière. Il est un symbole de la grandeur de notre planète, un héritage naturel qui traverse plusieurs États, nourrissant des millions de personnes et des écosystèmes entiers. Mais aujourd’hui, il est en train de disparaître. Nous avons érigé des barrages, nous avons détourné ses eaux ; et ce fleuve, qui faisait autrefois partie de nos vies, est désormais en péril. »
Il marqua une pause, observant les visages des délégués, certains visiblement touchés, d’autres sceptiques.
« Quand j’étais jeune, je passais des heures à jouer à GTA, un jeu qui m’a permis de voyager à travers des paysages fantastiques. Le Colorado, même dans ce monde virtuel, avait quelque chose d’unique, quelque chose d’irremplaçable. Mais je ne parle pas ici d’un jeu vidéo. Je parle de la réalité. Ce fleuve qui est en train de mourir n’est pas un personnage de jeu. Il est réel, et il a besoin de nous. Si nous agissons maintenant, ensemble, nous pouvons sauver ce fleuve. »
Il prit une profonde inspiration, puis continua.
« Renaissance du Colorado n’est pas simplement une association. C’est un mouvement. Un mouvement pour redonner à ce fleuve sa vitalité, pour restaurer les écosystèmes qu’il soutenait autrefois, et pour rappeler au monde que l’environnement n’est pas un jeu, mais une réalité fragile et précieuse. »
À la fin de son discours, un silence lourd tomba sur la salle. Puis, petit à petit, les applaudissements commencèrent. D’abord timides, ils gagnèrent en intensité. Les délégués étaient visiblement touchés par la sincérité et la passion de Jordan. Ce qu’il avait dit n’était pas simplement un appel à l’action ; c’était une prise de conscience. Le monde, si souvent pris dans la course au développement, avait oublié l’importance des éléments naturels, comme l’eau, source de vie.
La conférence donna naissance à une série de résolutions internationales visant à limiter l’exploitation des ressources du Colorado et à financer des projets de restauration de son écosystème. Jordan et son association furent invités à travailler avec des experts internationaux pour concevoir des solutions innovantes pour rétablir le flux d’eau du fleuve.
Quelques mois après la conférence, Renaissance du Colorado fut reconnue comme une organisation officielle de défense de l’environnement, et Jordan Boutin reçut le prestigieux titre de “Protecteur de la nature” décerné par l’ONU. Ce prix, bien que symbolique, représentait beaucoup pour lui : il n’était plus simplement un professeur de SVT, mais un acteur du changement. Il savait que son combat n’était pas terminé, mais il avait désormais les moyens de faire avancer sa cause.
Il se souvenait souvent de ses soirées passées sur GTA, où lui et TK78 rêvaient d’un monde meilleur. Aujourd’hui, ce rêve était devenu une réalité. Le fleuve Colorado, symbole de son enfance et de ses espoirs, renaissait lentement, grâce à l’engagement d’un professeur et de ceux qui croyaient en lui. Grâce à eux, le fleuve avait retrouvé un peu de sa gloire d’antan. Mais, plus important encore, ils avaient prouvé qu’un petit geste, un peu de courage et de détermination, pouvaient vraiment changer le monde.