La NASA

Nouvelle écrite par  Roman, Noah, Sami et Damien, classe de 3ème au collège Pompidou de Claix (38) – Professeures : Lucie Lasbleiz et Carine Pain

 

Salut, moi, c’est Bryan Adams, j’ai vingt-quatre ans, je suis américain. J’habite à Washington et dans la vie, j’ai un grand rêve : aller sur la Lune et pour cela, je suis prêt à tout. A l’heure actuelle, je suis pilote d’avion pour JetBlue. Pour avoir ce job, j’ai travaillé dur car je suis issu d’une famille pauvre qui m’a élevé avec difficulté.

Revenons-en à cette histoire d’espace. Je me suis inscrit au concours international de la NASA pour devenir astronaute. Au début, mille personnes sont sélectionnées dont moi, seulement cent-cinquante personnes vont rester le premier jour. Si je passe ce premier jour, j’en aurais pour un an d’études et de travail acharné. À la fin, une seule personne sera choisie en fonction de ce qu’elle a fait pendant cette année-là. J’espère que ce sera moi ! Mais c’est plus facile à dire qu’à faire !

 

Concours International de la Nasa – Jour J, quatre heures trente du matin

1438 avenue John F. Kennedy à Washington, seul, assis sur une pierre, éclairé par la Lune et ma lampe de poche, je jette un dernier coup d’œil dans mon cahier de révision. Après deux heures trente la tête plongée dans mes notes, je lève les yeux et j’aperçois une centaine de personnes agglutinées dans une longue file d’attente, leurs téléphones affichant un QR code à la main devant une grande grille blanche qui bloque l’accès à un énorme complexe d’immeubles. La grille s’ouvre et j’allume mon téléphone, je cherche le QR code dans le mail que j’ai reçu deux semaines auparavant et je fais la queue comme tout le monde. Après une heure d’attente, je me présente devant une des cinq personnes qui assure la sécurité pour qu’elle scanne mon QR code. La machine affiche un carré rouge et émet un son strident.

« Vous n’êtes pas autorisé à rentrer, annonce le vigile d’une voix calme et distante.

– Mais…pourtant…j’ai rempli tous les papiers comme il le fallait et je vous les ai envoyés, dis-je, surpris.

-On me dit dans l’oreillette que vous avez été retiré de la liste il y a une heure », dit-il toujours aussi calme.

Je retiens mes larmes au bord des yeux alors qu’elles sont prêtes à jaillir. Désespéré et abattu, je repasse devant la grande grille, le regard des autres comme une ultime humiliation.

Je repars en connaissant les raisons du refus Je n’en ai pas parlé. Chers lecteurs, auriez-vous poursuivi votre lecture si vous aviez eu connaissance de ma particularité physique ?

Depuis ma naissance, je suis albinos, par chance, sans déficit visuel. J’ai subi beaucoup de moqueries, de remarques déplacées.  Comme si j’étais différent, d’une autre race qu’eux. À mes vingt ans, j’ai voulu créer une association, ce qui a totalement échoué. Mais aujourd’hui, je n’ai plus l’intention d’échouer. Je ne vais pas abandonner. Je me souviens de l’intervention de l’association Handicapable dans ma classe, lorsque j’étais collégien. C’est une aide de ce type dont j’ai besoin. Le lendemain, je leur ai téléphoné avec succès et ils m’ont dit qu’ils prenaient mon cas très au sérieux et qu’ils tenteraient quelque chose pour m’aider dans les prochaines semaines. Avant de raccrocher, mon interlocuteur m’a conseillé de lui envoyer une lettre racontant mon histoire.

 

            Trois jours après le refus au concours de la NASA

Dans mon être, une nouvelle émotion : la vengeance ! Auparavant, j’ai toujours laissé passer les moqueries, les insultes imaginant leur fin, un jour…Comme par magie. Aujourd’hui, il faut que j’agisse. Donc j’ai rédigé cette lettre avec la mémoire et la douleur des moqueries subies. Lettre enfin finie ! je l’ai envoyée à l’association. Écrire ce que je pensais depuis si longtemps m’a soulagé. Je me sens invincible !

 

            Un mois après le refus au concours de la NASA

À sept heures du matin, mon téléphone retentit dans l’appartement. Je réponds. C’est Handicapable. Une dame m’annonce qu’ils ont contacté la NASA qui nie, évidemment, la discrimination. Je porte plainte.

 

            Deux mois après le refus au concours de la NASA

Grâce à Handicapable, j’ai pu avoir une interview avec une petite chaîne de télévision. Je me suis préparé à faire cette interview et je vais dire tout ce que je pense, l’injustice, le fait que je n’ai pas les mêmes droits que les personnes « normales ». Cette interview a été reprise sur les réseaux sociaux du monde entier ! Ma vidéo a fait le tour du monde, c’est incroyable ! Cela va sûrement beaucoup m’aider pour mon procès.

 

            Dix mois plus tard 

L’avocat d’Handicapable m’appelle pour la première fois :

« Bonjour, je suis l’avocat d’Handicapable, je m’appelle William. J’ai lu votre dossier, il semble très intéressant et j’aimerais pouvoir vous aider. De toute évidence, notre combat contre la NASA n’est pas gagné. Je vais faire de mon mieux.

-Merci, ai-je répondu, très ému.

-J’ai une très bonne nouvelle pour vous ! Nous avons réussi à avoir un procès contre la NASA dans dix-huit mois. »

Je fonds en larmes en apprenant cette nouvelle !

 

            Dix-huit mois plus tard : J-1 du procès contre la NASA pour discrimination

Après avoir consolidé mon dossier grâce à mon avocat payé par Handicapable, soutien précieux dans mon combat, je suis prêt pour ce procès qui va peut-être changer ma vie. En tête, j’ai toujours ce rêve de devenir astronaute.

 

            Jour J du procès

Début du procès, il fait chaud dans la salle d’audience et le stress monte. En face de nous, un avocat de renommée mondiale. Après un long moment, où les avocats parlent, chacun à son tour, où les personnes défilent à la barre, les juges délibèrent.

« Je déclare la NASA coupable de discrimination. La NASA devra verser 5000$ de dommages et intérêts à Mr Adams. Elle sera également dans l’obligation, si Mr Adams le souhaite, de le laisser participer au concours de l’année prochaine sans restriction. »

Je suis aux anges. J’allais dire que c’était un miracle. En fait, non, c’est juste ! Même si la NASA a un avocat plus expérimenté que le mien, même si la NASA est une organisation plus puissante que moi, simple homme un peu différent, capable de vivre, sourire et travailler, cette décision de justice remet enfin mes rêves d’Espace à leur place. Je décide de faire un don de 5000$ à Handicapable.

 

Neuf mois après le procès

– Vingt-sept mois après le refus pour discrimination

Au bout du compte, j’ai passé le concours de la NASA avec succès, j’ai fini premier d’une longue liste de participants, et à l’heure où vous lisez mon histoire, je suis sur la Lune…