Discours toxiques : ennemis des droits humains ?

Table ronde à la salle Proudhon (Kursaal)

Dimanche 6 février à 14h 30

Animation : Hector LAGOS journaliste à Radio Shalom (Besançon)

 

Les discours toxiques sont des formes d’expression qui :

  • Stigmatisent des personnes ou des groupes en raison de caractéristiques réelles ou supposées. Ils se basent sur des préjugés, créent des stéréotypes et amplifient des discriminations. Depuis plusieurs années, nous assistons à une recrudescence de discours qui contribuent à alimenter l’hostilité envers certains individus ou groupes d’individus : Roms, migrants, musulmans, LGBTI, femmes, noirs, obèses, personnes handicapées, porteuses du COVID-19…
  • Véhiculent des idées qui vont à l’encontre des droits humains et cherchent à influer, modifier les comportements.

Ces discours s’adressent au groupe visé pour saper son sentiment de sécurité et de liberté et aux autres en véhiculant l’idée que l’opinion émise par le discours toxique est partagée par beaucoup de personnes.  Avec le temps, ces messages imprègnent le tissu social et offrent un terrain fertile à l’émergence de comportements haineux, de théories du complot…

Ces discours se normalisent et se généralisent, qu’ils soient tenus par des groupes politiques ou des personnes isolées, dans la rue ou sur internet, dans la famille ou les groupes amicaux. Qu’ils relèvent ou non du droit à la liberté d’expression, ces discours s’avèrent toxiques et impactent en premier lieu les personnes qu’ils visent directement. Mais ils concernent aussi la société dans son ensemble. Ils détériorent le lien social en créant des divisions et en dressant les personnes les unes contre les autres, avec des conséquences pouvant aller jusqu’aux comportements discriminatoires et aux violences. En outre, ils affaiblissent l’affirmation des droits humains.

Au travers de ce sujet nous interrogeons la liberté d’expression : ses dérives, ses limites, ses dangers

avec

 
Jennifer CHRETIEN

Jennyfer Chrétien est déléguée générale de Renaissance Numérique, think tank indépendant dédié aux enjeux de transformation numérique de la société. Réunissant des universitaires, des associations, des grandes entreprises et des start-ups, il vise à élaborer des propositions opérationnelles pour accompagner les acteurs publics, les citoyens et les acteurs économiques dans la construction d’une société numérique inclusive. À ce titre, Jennyfer Chrétien est auteure et co-auteure de nombreuses publications et rapports. Elle représente le think tank au sein de l’Observatoire de la haine en ligne du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), désormais Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) et du comité français du Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI). Au lendemain des attentats de janvier 2015 à Paris, Renaissance Numérique a lancé la plateforme seriously.ong visant à lutter contre la propagation des discours de haine en ligne.

Après quatre ans d’incubation, le think tank a fait don de la plateforme aux CEMÉA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), mouvement d’éducation nouvelle et d’éducation populaire. Il s’agit désormais de mettre cet outil au service du champ éducatif et d’en faire un levier tangible d’éducation à la citoyenneté numérique et au débat en ligne.

 

et  Sandra NASSIK (maitre de conférence à l’université)