Les droits humains sont les droits inaliénables que possède chaque individu. Leur but est de protéger la dignité humaine. Ils sont indivisibles, inviolables et applicables à tous, indépendamment de toute appartenance étatique (qui dépend de l’État). Cependant, ces droits humains doivent s’intégrer dans la collectivité.
Des discours individualistes se font entendre de plus en plus fréquemment, par exemple : « j’ai bien le droit », coupant court à tout échange et empêchant l’enrichissement des relations interpersonnelles.
A la phrase « j’ai le droit de dire ce que je veux », il peut être répondu : « non, je n’ai pas le droit de dire ce qui blesse, ce qui est haine, ce qui est un appel à la discrimination vis à vis d’une personne en raison de sa couleur de peau, de sa croyance… »
Le droit à la liberté d’expression doit tenir compte du droit à la non-discrimination d’une autre personne.
Les textes fondamentaux de protection des droits de l’homme abordent à la fois :
– les droits Civils et Politiques : qui concernent les libertés de chaque personne, par exemple : liberté de pensée, d’expression, droit de vote etc…
– les droits Economiques, Sociaux et Culturels sont ceux où les Etats sont tenus d’intervenir pour les garantir, par exemple : droit à la santé, droit à l’éducation, au travail, à la sécurité sociale etc…
Ces textes rappellent, dans leur préambule, que : « l’individu a des devoirs envers autrui et envers la collectivité à laquelle il appartient. Il est aussi tenu de s’efforcer de promouvoir et de respecter les droits reconnus. »
Votre nouvelle mettra en évidence une situation où ces droits humains s’opposent à un comportement individualiste, alors que ces mêmes droits doivent être promus et défendus.
L’histoire se situera à une époque et dans un pays de votre choix, réel ou imaginaire. Elle sera racontée du point de vue de personnes ou groupes de personnes confrontées à des discours individuels susceptibles de fragiliser le « vivre ensemble » d’une communauté d’individus.
Documentation
Source : Pierre BRECHON Professeur des Universités émérite en science politique Sciences Po Grenoble, Pacte-CNRS, Université Grenoble Alpes – 2023, Les Européens et leurs valeurs. Entre individualisme et individualisation, Presses Universitaires de Grenoble, 2023.
Individualisation et Individualisme.
Individualisation : volonté d’autonomie de l’individu dans tous les domaines de sa vie, autrement dit la liberté de choisir ses orientations et ses actions.
Individualisme : volonté de toujours privilégier ses intérêts personnels et repli sur soi-même, sans prendre en considération autrui.
En ce qui concerne l’individualisation, quatre sous-dimensions ont pu être identifiées :
• Le libéralisme des mœurs, autrement dit la possibilité de choisir pour tout ce qui concerne sa famille, sa sexualité et son corps (trouver justifié le divorce, l’avortement, l’homosexualité, l’euthanasie, le suicide) ;
• Les attentes qualitatives à l’égard du travail (y avoir de l’initiative, pouvoir y réussir quelque chose, y avoir des responsabilités) ;
• Certaines qualités à encourager chez les enfants (indépendance, sens des responsabilités, imagination, tolérance et respect des autres, détermination et persévérance)
• Deux valeurs post-matérialistes (Inglehart, 2018) : soutenir la liberté d’expression et vouloir participer aux décisions publiques.
Quant à l’individualisme, il peut être identifié par deux sous-dimensions :
• Se désintéresser des conditions de vie des autres, selon une logique géographique (Ne pas se sentir concerné par les conditions de vie des voisins, des personnes de la région, du pays, de l’Europe, du monde entier) ou selon une déclinaison sociale (Ne pas se sentir concerné par les conditions de vie des personnes âgées, chômeurs, immigrés, malades ou handicapés).
• Ne pas participer à la vie sociale et politique (pas d’importance donnée à la politique dans sa vie, ne pas s’intéresser à la politique, ne jamais signer de pétitions, ne jamais manifester, ne jamais faire grève, ne jamais boycotter des produits, n’appartenir à aucune association, ne pas soutenir financièrement l’environnement).
Le croisement des deux dimensions met bien en évidence, comme les vagues précédentes l’avaient déjà montré que, plus on est individualisé, moins on est individualiste. Les deux dimensions, inversement proportionnelles, n’entretiennent entre elles en 2017 qu’un lien d’intensité moyenne (corrélation de Pearson de -0.36). Aucun pays ne donne une corrélation positive.
Les grands principes :
Quelques vidéos :
Il est temps de défendre les DH