Conférence-Débat : vendredi 15 mars à 18h, salle Proudhon
La presse était désignée naguère comme « le quatrième pouvoir », complémentaire des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, en raison de son rôle éminent dans l’équilibre du fonctionnement d’une société.
Or, on observe aujourd’hui un mouvement continu et accéléré de concentration des organes d’information – qu’il s’agisse de la presse écrite ou audiovisuelle- sous le contrôle d’un nombre réduit de grands groupes financiers, dirigés par des entrepreneurs, comme Bolloré ou Kretinski en France, Murdoch dans le monde anglo-saxon, feu Berlusconi en Italie.
La presse n’est pas leur métier. Ils la considèrent comme un instrument au service de leurs intérêts économiques et politiques, et tendent à en infléchir les contenus dans cet unique objectif.
Les lignes éditoriales se formatent, pour ne plus rendre compte que d’une seule vision du monde : celle des propriétaires. La diversité des points de vue recule, l’autonomie des journalistes s’érode, les rédactions sont mises au pas, la conformité, la censure et l’autocensure s’installent et la communication supplante l’information.
Les dégâts sont de deux ordres au moins : la capacité pour chaque citoyen de se forger une opinion étayée et argumentée lui est de plus en plus difficilement accessible et le laisse désarmé devant les contenus standardisés, les approximations orientées, les propagandes et les « fake news » ; la suspicion qui en découle contribue à l’éloigner de la vie démocratique, donc de la démocratie elle-même.
avec :
- Julie SEDEL, autrice d’une étude sur le patronat de la presse (en visio)
- Valentine OBERTI, autrice du documentaire de Mediapart et Premières Lignes Media Crash : « Média Crash : qui a tué le débat public ? »
- Nathalie SONNAC, professeure des universités françaises, membre du collège du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de 2015 à 2021. Auteure de « Le Nouveau Monde des médias. Une urgence démocratique »
Médiation : Daniel BOUCON, ancien directeur de théâtre