Un débat mouvementé…

 

autour d’une nouveauté : le gouvernement des femmes

 

L’histoire se déroule au cours d’une époque future où les femmes cherchent à imposer leur volonté de gouverner. La société profondément transformée aspire à une certaine nouveauté : voir les femmes gouverner pour rendre le pays plus prospère.

 

Dimanche 9 janvier 2050,

« Madame, Monsieur, Bonsoir !

Voici les titres de l’actualité de ce dimanche 9 janvier : alors que les hommes se battent pour reprendre le contrôle du gouvernement, les femmes avancent peu à peu et aspirent au renouveau : diriger le pays mieux que les hommes.

Nous avons envoyé Sandrine Costa sur le terrain et devant le siège du gouvernement où les femmes sont toutes ministres et dirigent le pays en compagnie de leur présidente.

 

– Bonjour Sandrine, que se passe-t-il ? Pouvez-vous nous faire un petit bilan de la situation ?

– Bonjour Jean-Pierre, ici c’est l’anarchie ! Les gens se bousculent, ils se poussent et se battent : les réfractaires au gouvernement des femmes s’opposent à ceux et celles qui sont tout à fait d’accord avec cette idée : que les femmes sont tout aussi capables de gouverner un pays.

Devant le siège du pouvoir politique, des milliers de manifestants se sont amassés et regroupés pour exprimer leur mécontentement. Une situation inédite car il était préalablement impensable que des femmes puissent diriger un jour.

Des personnes dans les rues tenaient des pancartes hostiles au gouvernement des femmes:

« Dehors, la politique, ce n’est pas pour vous » ; « Femmes = anarchie / hommes = prospérité.

« Les femmes au ménage et à la maison », « les hommes à la politique ».

D’autres manifestants favorables aux femmes brandissaient des pancartes où il était écrit : « femme au pouvoir, femme toujours plus forte ! » ; « le gouvernement des femmes : le changement, c’est maintenant ! »

            Il est 20h à présent ; nous recevons la première ministre qui va s’exprimer devant les Français.

-Bonsoir Alexandra Loumis.

– Bonsoir

– Comment réagissez-vous face à la réaction des Français et Françaises ? Que pouvez-vous leur dire pour les rassurer, car la situation est aujourd’hui inédite ?

– Je peux comprendre qu’il y ait des doutes et des questionnements sur le rôle des femmes en politique. C’est une première pour tout le monde mais c’est aussi un évènement historique majeur. Les femmes qui ont été longuement privées de leurs droits politiques, sont désormais en mesure de gouverner. Elles ont été élues suite à un vote qui nous a donné la majorité aux élections et pour le siège du gouvernement. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est que les hommes ou les femmes qui n’acceptent pas cette situation, se montrent particulièrement violents. Les gens descendent dans les rues et il y a beaucoup d’affrontements. La France est divisée, mais nous devons rester soudés.

           

Le journaliste ajoute tout de suite derrière la question : pourquoi y-a-t-il des femmes qui manifestent contre vous ?

Elle lui répond alors : on ne peut pas toujours faire l’unanimité chez les femmes. Certaines nous soutiennent, d’autres non.

– Nous allons à présent donner la parole à Amélie Legourdin.

— Bonsoir, cela ne signifie rien : nous ne sommes pas solidaires, parce que les femmes ne peuvent pas gouverner, et c’est scientifiquement prouvé. Il faut savoir que nous ne sommes pas capables de faire ce que les hommes font le mieux : c’est-à-dire diriger un pays. L’histoire avec un grand « H » nous l’a prouvé : les femmes n’ont pas cessé d’influencer les hommes au pouvoir et ont tenté par différents subterfuges de s’imposer, notamment auprès des rois de France.

C’est vraiment et par nature que l’Homme est fait pour gouverner et non, nous, les femmes. Chacun doit rester à sa place. »

 

Alexandra Loumis reprend la parole immédiatement en affirmant : « Mais quelle ânerie !? Je n’ai jamais entendu une chose pareille. Votre discours est totalement incohérent et surtout genré. Une femme est tout à fait capable de diriger un pays. Les femmes sont intelligentes et ont le sens de l’organisation. Nous sommes en 2050. Il faudrait avancer !

Donnez-nous la chance de vous prouver que nous serons loyales et fidèles à notre engagement. Il faut nous laisser du temps !

 

Cinq années plus tard, après un mandat de cinq ans et un gouvernement exclusivement féminin, le bilan est tout à fait encourageant. Le PIB a doublé ; le pays est prospère et il est devenu la deuxième puissance économique mondiale. Le pouvoir d’achat des Français a augmenté et les salaires aussi. C’est une véritable réussite pour Alexandra Loumis qui reconduit son deuxième mandat.

Lors d’un deuxième débat qui met en avant les réussites du gouvernement des femmes, l’opposition est beaucoup moins importante qu’en 2050, c’est-à-dire cinq ans auparavant. Les hommes ont accepté ce changement et sont désormais tout à fait d’accord à l’unanimité sur le fait que les femmes sont aussi capables de diriger et rendre prospère un pays. Le changement a porté ses fruits et les femmes ont pu faire leurs preuves tout en restant fidèles à leurs engagements. La parité politique n’est plus ; place au gouvernement des femmes. Quelques années plus tard, cette tendance a gagné d’autres pays, et les stéréotypes autour des femmes et de leur rôle politique se sont progressivement atténués dans le monde pour laisser place à une ère nouvelle