Nouvelle écrite par Capucine MEYER CARRARA
sur le thème : « Les discriminations : source de violences ? »
Définition de discrimination nom féminin
- Littéraire: Action de discerner, de distinguer les choses les unes des autres avec précision.
➙ distinction. La discrimination de deux choses, entre deux choses.
- Fait de séparer un groupe humain des autres en le traitant plus mal. Cette loi s’applique à tous sans discrimination. Discrimination raciale. ➙ ségrégation. locution Discrimination positive : réaction contre une discrimination, qui favorise le groupe qui la subit (en établissant des quotas, etc.)
Cela paraît si simple, quelques lignes dans un dictionnaire, une maigre explication pour que les autres essayent de comprendre. Malheureusement, la vérité n’est pas facile et accepter cette vérité l’est encore moins. Si seulement cette petite définition pouvait m’aider à comprendre ce qui pousse les humains à se détester autant. La haine que chacun a envers son voisin pour une petite différence.
Ma petite différence, c’est ma couleur de peau. J’ai grandi en France, mes parents sont français et pourtant depuis ma plus tendre enfance, je suis victime de racisme. La première fois qu’on m’a reproché ma différence a été une expérience très dure. Un petit garçon m’avait simplement dit que la couleur de mes bras n’était pas jolie, une remarque qui m’a blessée plus que tout. Le soir, en rentrant chez moi, j’ai demandé à ma mère comment je pouvais faire pour avoir les bras plus clairs ; elle a alors compris ce qui s’était passé. En y repensant, ces mots innocents de petite fille me font sourire, la naïveté de mon enfance a maintenant laissé place à la volonté de faire changer les choses. Je ne veux plus subir ce racisme, je ne veux pas que mes enfants aient à se préoccuper des remarques des autres !
Aujourd’hui, dans notre pays, tout le monde se bat contre les inégalités, mais certaines personnes ferment encore les yeux et ne veulent pas admettre que le racisme existe encore. Pourtant, le racisme est une discrimination comme les autres, j’ai souffert toute ma vie des remarques, des regards empreints de haine ou de défiance. Je pourrais vous parler pendant des heures de ces injustices, de ce que j’ai subi, mais je préfère montrer le positif de la situation, la lumière au bout du tunnel, l’espoir qui me permet de continuer mon combat.
Je n’ai pas les mots pour décrire ma mère, elle est tout simplement parfaite. Elle m’a toujours aidée à accepter mes différences, j’ai envers elle un immense respect. Elle a élevé trois enfants, s’est occupée d’un mari, d’une maison, de son travail sans jamais faillir. Quand nous étions tout petits, elle expliquait à mes frères et moi que peu importe nos différences et nos contradictions, tout le monde mérite de vivre la meilleure vie possible, que tous les êtres humains sont égaux, que personne n’a le droit de décider à notre place, mais surtout que nous sommes tous libres. Je suis fière de mon éducation, des valeurs et des leçons que ma mère m’a enseignées. Je porte ces valeurs comme un emblème de ce que je suis et de ce que je peux devenir.
J’ai toujours voulu que toutes les situations soient justes, c’est pourquoi il y a très longtemps, un matin brumeux de septembre, j’ai décidé que plus tard je deviendrais juge. Je n’étais pas comme toutes les petites filles qui rêvent de devenir vétérinaire ou danseuse ; mon rêve à moi, c’était de faire la justice ! Je voulais que tous les criminels soient déclarés coupables ; en y repensant, c’était sûrement mon moyen de montrer que les enfants qui me harcelaient à cause de la couleur de ma peau étaient eux aussi coupables. Coupables d’avoir ruiné toute la vie d’une petite fille, coupables d’avoir pensé que ce n’était pas grave, coupables de ne pas m’avoir aidée. Mais ces jeunes enfants ne savaient pas ce qu’ils faisaient, ils me jugeaient parce que j’étais différente. Les vrais coupables étaient leurs parents qui leur avaient inculqué la haine et non le respect des différences ! Un parent devrait être un adulte honnête, tolérant et compréhensif, pourtant, quand je pense à ces parents, j’ai l’impression qu’ils étaient des monstres. Je n’ai pas été trop longtemps innocente et naïve, très vite la dureté du monde m’a obligée à me construire une armure. Avec le temps et les bonnes personnes, cette armure a pu presque disparaître. L’amour que me portent ma famille et mes amis m’a aidée à aller mieux.
Je m’appelle Lina, j’ai survécu et à partir de maintenant, je vais me battre contre les discriminations et le racisme.