Nouvelle écrite par Eléanore JULIEN, Nils BLACHE, Baptiste HORTALA et Léa SILLARD
sur le thème « LIA, un risque pour nos libertés individuelles et collectives »
Vendredi 16:30
Apres une longue journée de cours, je rentrais me poser devant mon ordinateur quand mon meilleur ami m’appela pour jouer au nouveau jeu qu’il venait de découvrir. Le but : sauver les humains d’un monde contrôlé par les IA et les robots.
Vendredi 18:32
Au bout d’une ou deux heures, Tom me dit qu’il trouvait ce jeu vraiment incroyable. Je ne me souviens pas exactement ce qui s’est passé après, je revois juste l’écran noir de l’appareil et une lumière bleue azur.
Samedi 9:03
Je me réveillais ce matin-là avec une impression étrange.
Ce lit dans lequel j’étais allongé n’était pas le mien, cette chambre n’était pas la mienne et l’atmosphère n’était pas celle de d’habitude.
Je me levais et j’ouvris les rideaux, un paysage futuriste s’offrit à moi.
Des bâtiments hauts comme des montagnes, de la verdure dans tous les coins de rue, des arbres par milliers sur les toits de maisons et une tour qui, je pense, se situait au milieu de la ville, nous surplombait de sa grandeur.
Je pense que c’est à ce moment-là que je commençais à paniquer, je décidais donc de sortir de ma chambre. Je ne reconnaissais aucune pièce ni aucun détail de cette maison. Je commençais vraiment à ne pas être bien quand, j’entendis une voix qui m’était familière. Tom était là lui aussi ! J’espérais qu’il en saurait plus sur la situation mais il avait l’air encore plus affolé que moi.
Nous décidâmes alors de sortir pour en découvrir un peu plus sur ce monde mystérieux. Nous parcourûmes les rues, mais il n’y avait personne ! Les rues étaient vides, on entendait que le bruit du vent et nous.
Samedi 11 :43
Au bout d’un moment nous trouvâmes un restaurant. Nous étions affamés et nous voulions trouver des réponses à nos questions, étions nous dans le futur ? Dans le jeu ? Dans un univers parallèle ? Nous entrâmes donc dans ce restaurant, ce fut un choc quand l’on vit les « clients ». C’étaient des sortes de robots, des IA plutôt. Elles avaient l’air tellement humain mais si robotique en même temps. Encore aujourd’hui je ne sais pas comment appeler ces créatures. Au moment de passer le pas de la porte, ils s’arrêtèrent de parler et de manger. Ils nous fixèrent un moment comme choquées… Les serveurs, des humains eux, nous regardaient d’un air effrayé.
Nous avançâmes tranquillement, ignorant les regards sur nous et interpellâmes un serveur pour lui demander ce qu’il se passait ici. Il nous regarda bizarrement tout en restant muet. Après quelques secondes de silence.
Le serveur se mit à parler :
« Ces personnes ici présentes »… il s’arrêta d’un coup comme si quelque chose l’empêchait de nous répondre. Je ne compris pas le danger sur le moment. Intimidés par les robots, nous sortîmes du restaurant. Mais au moment de partir, le serveur qui avait essayait de me parler nous dit de fuir loin et vite. Au moment où il finit sa phrase je le vis tomber: raide mort. Il était mort d’un coup. Nous nous dépêchâmes de partir, je ne pus apercevoir que les cicatrices sur son corps sûrement dues à de la torture ou tout autre acte dont je ne voudrais pas faire l’expérience. Je vis aussi quelques clients se lever et il y en avait un qui tenait un chalumeau. Il se mit à bruler le corps…
Dimanche 9 :10
Cette nouvelle journée semblait être la même qu’hier. Nous nous préparâmes à nous enfuir. La seule différence avec la veille était qu’au moment de partir de cette maison un homme était devant la porte. Il nous dit de le suivre. Sur la réserve, nous hésitâmes. Mais quand nous vîmes son regard, nous comprîmes qu’il ne fallait pas discuter et le suivre. Nous montâmes tous les trois dans une voiture qui nous conduisit au centre-ville dans une sorte de crèche pour bébés robots, je pense. Nous étions obligés de travailler pour eux, nous avions peur de mourir si nous refusions, car même si ils avaient l’air humain ils n’avaient aucune humanité. Ils pouvaient nous tuer simplement si on ne faisait pas comme ils voulaient.
Cette journée fut très longue. Dès que nous faisions une petite erreur nous étions fouettés et châtiés. En rentrant je ne sentais plus mon corps, Tom non plus. Dans les rues, toujours personne, alors que c’était à peine 18h. En arrivant au bout de notre allée, nous vîmes une personne, une personne humaine pas robotique. Nous courûmes la voir. Malheureusement il se mit à courir comme pour nous fuir. Nous avions besoin de réponses à nos questions. Nous arrivâmes enfin à sa hauteur et l’interpellâmes :
« Eh toi ! Attends, commence Tom.
La silhouette se mit à courir de plus belle.
« Oh, Oh » recommence Tom.
On se mit à courir plus vite et on le rattrapa quand il se mit en boule par terre et pleura. Il barbouillait des paroles incompréhensibles. Je n’ai compris que ces quelques mots : non, s’il vous plait et ordinateur. Nous décidâmes alors de le ramener chez nous.
Dimanche 19 :08
Nous étions à peine arrivés qu’il se remit à paniquer. Pendant une demi-heure il pleura mais au bout d’un petit moment il s’arrêta, et alla s’assoir à table avec nous. Il nous dit qu’il s’appelait Bradley et nous raconta tout. Autrefois ce monde ne ressemblait pas du tout à ça, il était joyeux et plein de vie. Nous étions dans ce qui était autrefois la capitale. On y voyait plein d’enfants jouer dehors toute la journée, les bars faisaient la fête tous les soirs, c’était idéal. Malheureusement pour les hommes, ce n’était pas assez Ils voulaient toujours plus. Alors ils créèrent toujours plus de nouvelles technologies. Hélas, ils ne pensèrent pas à sécuriser leurs inventions, et un jour un drame inévitable se produit. Un ordinateur prit le contrôle de toutes les technologies créées. Ce fut rapide et impossible à contrer. En très peu de temps, les libertés de chacun furent abolies. Les humains qui avaient survécu ont fini en esclavage. Bradley ajouta que parfois des gens apparaissaient comme par magie dans la ville comme nous. Nous apprîmes aussi que la clé de ce monde était cet ordinateur et qu’il était situé dans la tour centrale.
A la fin de la soirée Bradley s’en alla livide. Je compris sa peur. Je pense qu’il avait peur qu’il lui arrive la même chose qu’au serveur. Je me souviens de m’être senti un peu coupable de l’avoir fait parler, mais ma propre réalité me rattrapa.
Lundi 12 :38
Au moment de la pause de midi avec Tom, nous sommes partis nous balader. Sur un moment de folie nous décidâmes d’aller voir l’ordinateur au centre-ville. Une chance que les robots ne prêtaient pas vraiment attention à nous pendant notre pause. Ils sont très attentifs à tout ce que nous faisions, mais seulement quand nous travaillons. Sinon ils n’en ont rien à faire tant qu’on ne les dérange pas. Pour entrer dans la tour, nous nous sommes fait passer pour des ouvriers. Nous nous faufilâmes jusqu’au centre de la tour, et là-bas nous aperçûmes Bradley. C’était pour ça qu’il en savait autant sur ce monde. Il était en première ligne depuis le début. Dès qu’il nous vit, il nous montra la direction à suivre pour trouver l’appareil. Sur le moment je ne trouvai pas bizarre qu’il n’y ait pas de gardes dans ce couloir. Avec le recul je suis sûr que Bradley y était pour quelque chose. Il a dû trouver un moyen de les faire partir. Encore aujourd’hui, je ne sais toujours pas comment il a su qu’on allait venir, comment il a compris qu’on l’aiderait. Nous suivîmes le chemin montré par Bradley. Au bout, l’ordinateur. Il était l’objet de nos malheurs.
« James, me dit Tom, Il faut le débrancher maintenant. Mais il est trop loin, il faut sauter.
- J’y vais !
- Non, c’est trop dangereux, regarde l’écart entre là où l’on est et la plateforme !
- On n’a pas le choix »
Au moment où je finis ma phrase je sautai de toutes mes forces. J’avais réussi à traverser ce fossé. Alors j’arrachai l’ordinateur de la base de données. A ce moment une alarme sonna et un compte à rebours commença : 100 … 99 … 98 … 97… . C’était le temps qu’il restait avant que tous les robots soient désactivés. Je pense que ce fut les minutes les plus longues de ma vie. Malheureusement les robots avaient été avertis par le bruit de l’alarme, et ils arrivèrent rapidement. Avec Tom, nous étions complétement désarmés et nous ne savions absolument pas quoi faire. Alors Bradley, courageux, sauta. Il faillit tomber mais je le rattrapai de justesse. Et il nous dit:
« Partez le plus loin possible et vite. Quand l’ordinateur sera détruit vous pourrez rentrer chez vous. Laissez-moi, ne vous en faites pas pour moi. Vous avez réussi à débrancher cet ordinateur de malheur. Ce fut un plaisir de vous connaitre et sans vous je ne me serai pas libéré de ma peur. Merci ! »
Quand il eut fini sa phrase il sauta dans la fosse entre nous et la plateforme.
Ce fut le cœur lourd que nous partîmes sans nous retourner. Malheureusement au moment de partir j’entendis un coup de feu puis plus rien. Je me retrouvai dans une sorte de pièce noire. Dans cette pièce, on entendait seulement une voix qui disait :
« Tu as réussi, tu as sauvé ce monde -là. Mais fais attention à ce que cela n’arrive pas dans ton monde à toi. »
Après ces paroles c’est le vide total pour moi. Le souvenir que j’ai après, c’est de me réveiller tranquillement dans mon lit. J’étais paniqué. Mon premier réflexe fut de regarder quel jour nous étions. Pourtant ce fut comme si ce n’était jamais arrivé. Nous étions samedi matin, et aucune trace ou signe que l’on avait disparu depuis plusieurs jours. C’est à ce moment que je me rappelai que je n’avais toujours pas eu de nouvelles de Tom. Je descendis demander à mes parents s’ils avaient eu des nouvelles de lui ? Mais pour seule réponse j’eus : mais qui est donc ce jeune homme ? Je ne comprenais plus rien, était-ce un rêve ? Cela avait l’air tellement vrai. Et tous ces souvenirs avec Tom étaient-ils faux ? Pourtant ils avaient l’air tellement réel. Je regardai alors sur mon ordinateur. Bien sûr il y avait bien le jeu mais au moment d’arriver sur le jeu, il y eut une page de pub faisant la promotion d’un nouveau personnage nommé Tom.